Bien que l'escrime soit l'art du combat armé,
à pied, l'appellation d'escrime est souvent refusée au
combat médiéval. Les historiens de l'escrime et certains
praticiens le jugent instinctif et brutal. Ainsi, Egerton Castle dans
son livre de 1888 «l'Escrime et les Escrimeurs», date de
la Renaissance les premiers ouvrages sur l'escrime et estime qu'ils
ne sont que des successions de coups ou de «bottes secrètes»
sans émergence d'une véritable technique.
Aujourd'hui, les nouvelles technologies ouvrent les portes des bibliothèques
nationales et mettent, à la portée de tous, des documents
rares. Les écrits sur le sujet ne manquent pas. Ils sont pour
la plupart allemands, italiens, espagnols, anglais et français.
Certains remontent au XIII ième siècle, soit près
deux cents ans avant la Renaissance.
L'escrime, contrairement à une opinion populaire,
n'est pas instinctive. Déjà, au Moyen Age, son enseignement
est du ressort de spécialistes. La profession de Maître
d'Armes remonte à cette époque. En 1292, sous le règne
de Philippe le Bel, un rôle de la taille levée sur les
habitants de Paris, fait mention des noms, demeures et taxes payées
par les sept «escrémisséeurs» de la Capitale.
Les armes utilisées dans le combat médiéval
sont les armes de taille ou destoc (épée, rapière,
dague, sabre,...), les armes d'hast (Hallebarde, vouge,...) les armes
de masse comme la masse darme, le marteau et le fléau darme et
les armes dites de défense tels les boucliers, targes et rondaches.
Gràce à l'étude des documents, une
nouvelle conception de l'escrime médiévale est en train
de naître. Quelles étaient les us et coutumes ? Quelles
étaient les règles acceptées et respectées
par les escrimeurs médiévaux ? Quelles étaient
les techniques utilisées dans les combats ?
Ce cours porte exclusivement sur le combat à l'épée
à deux mains. L'appellation générale d'épée
à deux mains correspond à des armes qui se caractérisent
par une lame relativement longue, une poignée permettant la préhension
à deux mains.
Plusieurs types d'armes répondent à ces
critères :
la «Bâtarde» ou épée à une main
et demie,
l'épée de guerre du XIIIè siécle et XIVè
siècle,
l'épée des Mercenaires Suisses du XVè siècle,
l'épée des Lansquenets Allemands du XVIè siècle,
autre troupe de mercenaires,
L'épée à deux mains n'est pas l'apanage
des Lansquenets et des Suisses. Selon Jean-Jules Jusserand, cette arme
était fabriquée à Abbeville (Somme) et largement
utilisée en France. En 1450, le maître en fait darmes Guillaume
de Montroy enseigne à Paris le jeu de l'épée à
deux mains.
Avant de parler de combat, il est nécessaire de
définir ce que pourrait être la logique interne du combat
médiéval de façon qu'elle puisse être compatible
avec deux aspects de notre discipline :
la reconstitution spectacle qui raconte une histoire,
le combat médiéval à plaisance
dans lequel un vainqueur est désigné.
Introduction
La logique Interne du combat médiéval
Cette logique interne du combat ne peut pas intégrer
la mort comme issue du combat et dans ce cas, son simulacre, la touche,
n'est pas l'objectif recherché.
L'objectif est de mettre l'adversaire ou ses adversaires
hors de combat :
soit en l'immobilisant par exemple au sol,
soit en s'emparant son arme et en immobilisant celle-ci,
soit en le désarmant,
soit en le mettant à la mercie de son arme.
Dans cette conception du combat armé, la distance
est une notion fondamentale. En conséquence, les différentes
techniques seront classées et abordées en fonction de
la distance.
Quatre types de techniques sont à distinguer :
les techniques d'approche à hors distance.
les techniques à longue distance,
les techniques à courte distance,
les techniques de corps à corps .
Les techniques communes telles que les déplacements seront vus
dans le premier chapitre. Les techniques à la longue distance
feront l'objet du chapitre deux. Les techniques à courte distance
seront abordées dans le chapitre trois et le chapitre quatre
portera sur les techniques d'approche.
Les techniques de corps à corps seront étudiées
ultérieurement dans un futur cours.
Pour quil y ait combat, il faut que l'espace de combat
existe. L'espace de combat naît de la résultante de trois
variables : la distance, le moment et la vitesse avec en toile de fond
une constante qui est l'équilibre. Enfin, le dernier concept
est la capacité à percevoir les opportunités, ce
qu'en escrime on appelle là-propos.
1 La distance
Dans le combat, la notion de distance est essentielle.
Plusieurs distances sont identifiables :
La hors distance :
Les combattants sont hors distance, l'espace d'opposition
n'existe pas. Les deux combattants devront s'approcher l'un de l'autre
pour que l'espace de combat naisse.
La longue distance :
Cette distance correspond à la mesure en escrime
sportive. Les combattants sont à distance pour lancer une attaque.
Cette attaque sera réalisée avec un déplacement
marche ou demi fente.
La courte distance :
Les protagonistes sont distants d'un allongement du bras.
L'épée est tenue soit les deux mains sur la fusée
de la poignée, soit une des mains reste sur la poignée,
l'autre empoigne la lame. Les actions portées avec la lame de
l'épée peuvent être des coups de taille ou de pointe
ou des coups donnés avec les quillons ou le pommeau. Les attaques
peuvent se terminer en corps à corps avec pour objectif de mettre
l'adversaire à terre.
La distance de corps à corps :
A cette distance, les actions s'approchent des combats
à mains nues afin de terrasser au sol l'adversaire et de le daguer.
De nombreux ouvrages montrent des entraînements à ce type
de combats. Dans un combat, il est nécessaire de jouer sur ces
quatre distances afin de pouvoir placer son attaque au moment le plus
opportun.
2 Le moment de l'attaque :
L'attaque sera portée :
soit avant l'attaque adverse, ce qui correspond à l'attaque sur
la préparation.
soit en même temps que l'attaque adverse, l'attaque
venant s'opposer à l'attaque adverse.
soit après l'attaque adverse, ce qui suppose l'utilisation
d'une parade ou d'une esquive afin de porter notre attaque après
celle-ci. Chaque attaque, chaque botte possède une ou plusieurs
défensives.
Le choix du moment de l'attaque dépendra du rapport de compétence
entre les protagonistes, du rapport de taille, de poids et d'armement.
3 Le changement de rythme
C'est la capacité à accélérer
ou à décélérer une action afin de contrarier
l'action adverse et de prendre l'avantage, voire de changer de système
technique afin d'utiliser la technique optimale en fonction dun adversaire.
Ce n'est pas la vitesse pure qui donne les conditions d'une action réussie,
mais le changement de vitesse : lent - vite, vite- lent - vite.
4 L'équilibre
Les temps de déséquilibre restent des moments
privilégiés pour loger une attaque d'où l'importance
de la qualité des déplacements et de leur amplitude. Il
faudra privilégier des déplacements petits, équilibrés
et rapides aux déplacements de grande amplitude qui par nature
sont lents et déséquilibrés. Les phénomènes
de déséquilibre peuvent être accentués par
le poids de l'arme et des protections ( armure à plates, haubert,
côte de mailles, ...). Les déplacements encore appelés
fondamentaux permettent le travail de cet équilibre.
5 L'à-propos
C'est la capacité chez un individu à voir,
à saisir les opportunités qui se présentent à
lui, voire à les créer. L'expérience, le travail
avec différents partenaires, est certainement un des meilleurs
moyens pour acquérir cette expérience. En spectacle, cette
qualité se traduit par une capacité à l'improvisation.
L'improvisation n'est possible qu'avec des virtuoses.
Lire et décoder les actions de notre partenaire
sont une nécessité pour notre sécurité.
La communication se fait par le corps et pour permettre une bonne lecture
à son partenaire, il faut avoir une gestuelle précise.
Raison pour laquelle il est parfois difficile pour quelqu'un
d'expérimenté de comprendre les intentions d'un débutant.
Ceci oblige à mettre en place un travail lent avec une gestuelle
très précise.
6 Généralités sur les attaques
Les attaques peuvent être distinguées par
la manière de porter le coup :
attaques par coup de tranchant, de taille,
attaques par coup de pointe, destoc.
Ainsi, certains auteurs par référence à l'héraldique,
utilisent les différentes parties de l'écu pour distinguer
les attaques.
Mais, il est possible de classer les attaques en fonction
d'autres critères :
a) en fonction de l'intention tactique
Ainsi, une attaque sera dite simple si elle est réalisée
par une seule action qui constitue un temps d'escrime, ou elle sera
dite composée si elle est réalisée par l'enchaînement
de plusieurs attaques simples ; les premières étant des
feintes ayant pour objectif de faire réagir l'adversaire afin
de loger l'attaque finale. Ainsi il est possible de réaliser
une feinte d'attaque par brisé senestre à la tête
et enchaîner une attaque par un couronné au ventre. sur
la réaction de l'adversaire.
b) en fonction de la cible à atteindre
La cible à atteindre est aussi un moyen de distinguer
les attaques.
Il est possible de garder les termes de dessus, dessous,
dedans et dehors en effectuant une rotation de 45 degrés aux
quartiers du cercle représentant les cibles de l'escrime moderne.
Ce qui les rendent compatibles avec les coups de taille et destoc.
Les attaques peuvent être portées soit au
corps, soit aux avancées : c'est à dire aux jambes ou
aux bras.
Il est possible de superposer le «cercle des lignes»
sur chaque partie du corps et ainsi de désigner précisément
chaque cible à atteindre.
C'est ce que cherche à représenter les
différents dessins dit «des Sept Epées» que
l'on trouve chez différents auteurs.
Remarque :
Certains utilisent une définition mixte, à
savoir la manière de porter le coup et la ou les cibles menacées.
Exemple : Attaque par brisé senestre à
la figure senestre, ce qui se traduit par : attaque par un coup de taille
allant du haut vers le bas et passant sur notre gauche pour atteindre
l'adversaire à la figure gauche.
7 les préparations d'attaque
Par ailleurs, une attaque peut être précédée
par une action dont le but est de renforcer l'attaque. Ces actions qui
ne peuvent être considérées, ni comme des actions
offensives, ni comme des actions défensives, sont appelées
préparation d'attaques. Ces préparations sont réalisées
soit avec les jambes, soit avec l'arme, soit par la combinaison des
deux.
Les préparations faites avec les jambes, le sont
par un déplacement ou un enchaînement de déplacement.
Dans les préparations réalisées
avec l'arme, nous distinguerons les attaques au fer et les prises de
fer.
8 Généralités sur la défensive
Penser que les combattants ignoraient volontairement
la défensive est encore une idée toute faite.
L'étude des documents montre une parfaite connaissance
de trois systèmes de défense :
Le premier système est basé sur l'attaque,
Le second utilise la rupture,
Le troisième est formé par les parades.
a) L'attaque comme système de défense
Il ne s'agit d'épiloguer sur la célèbre
phrase «l'attaque est la meilleure défense».
Mais, de considérer qu'il est possible de se défendre
:
soit en attaquant sur la préparation de l'attaque
c'est à dire avant que l'adversaire n'ait eu le temps de développer
son attaque.
soit d'attaquer en interceptant la lame adverse ou en
s"opposant à celle-ci par une attaque.
b) La rupture comme système de défense
Faire une rupture, c'est soustraire la cible à
l'attaque de l'autre soit par une esquive soit en jouant sur la distance.
c) La Parade
Parer, c'est bloquer l'attaque adverse avec sa propre
lame. Considérer la parade comme une porte qui serait fermée
au nez et à la barbe de l'adversaire donne une assez bonne image
de celle-ci, tant dans son aspect technique que son aspect stratégique.
Mais parer n'est en aucun cas attendre l'attaque adverse. La parade
est une action dynamique.
Les déplacements
Les déplacements en escrime médiévale
ne sont pas limités dans un seul axe, ils peuvent être
réalisés dans tous les azimuts.
Typologie des Directions
Dans son recueil, «le Combat Médiéval»,
Joël Geslan qualifie :
Un déplacement vers l'avant «en gagnant» ou «en
marchant»,
Un déplacement sur le côté droit «à
dextre»,
Un déplacement sur le côté gauche «à
senestre»,
Un déplacement vers l'arrière «en cédant»
ou «en rompant» .
Ainsi, le diagramme suivant définit une typologie des directions
pour les déplacements:
Caractéristiques générales
des déplacements
Les déplacements seront réalisés
d'une manière fluide, sans à-coup brusque et dans le plus
grand équilibre possible. L'équilibre, les changements
de rythme et là-propos dépendent de la qualité
des appuis.
Pour cela, les déplacements :
seront exécutés les jambes fléchies.
seront de faible amplitude (environ la dimension d'un pied). Car cela
autorise les changements de sens et une adaptation rapide à l'adversaire
notamment dans les combats courtois. Plus le déplacement est
grand, plus il est en déséquilibre et long en durée
ce qui ne permet pas de réagir rapidement puisque, par réflexe,
la recherche de l'équilibre a lieu en premier, l'action ne venant
seulement après.
respecteront l'écart initial entre les pieds (Cf position de
garde).
Les pieds seront déplacés en rasant le sol, mais sans
contact avec celui-ci. Dans les déplacements en site naturel,
plus le terrain sera accidenté, plus les pieds devront être
levés. Lors de la pause du pied avant, c'est le talon qui touche
le sol en premier. Si dans un déplacement, la pointe du pied
est posée en premier, le risque est grand de glisser, surtout
si le sol est de l'herbe humide et que les semelles des chausses sont
lisses.
Toute forme de pas glissés est à éviter.
Par contre, tous les déplacements doivent être réalisés
en rasant le sol sans le toucher.
Associés à une action de bras, ils deviendront une attaque.
Mais ils permettent en tant que tels de se défendre ou de préparer
une action offensive.
La marche
La marche est réalisée par le déplacement
du pied avant, la semelle 1 se plaçant en position 2, puis du
pied arrière semelle 3 vient se placer en position 4. L'espace
initial reste constant entre les pieds. Le pied arrière ne doit
pas venir contre le talon du pied avant.
La marche par alternance
Ce déplacement est réalisé en passant
le pied arrière (semelle 1) devant le pied avant jusqu'à
la position de la semelle 2. Ce mouvement est réalisé
avec un changement dans le placement du bassin qui est possible par
le pivotement du pied avant, de la semelle 3 à la semelle 4.
La marche inversée
La marche inversée consiste à rapprocher
le pied arrière ( semelle 1 ) contre le pied avant ( semelle
3 ), puis à déplacer le pied avant (semelle 3 ) jusqu'à
la position de la semelle 4. Pendant ce déplacement, les jambes
restent fléchies et le buste immobile. Cette marche est essentiellement
tactique, elle a pour but de cacher le plus longtemps possible le déplacement
à l'adversaire afin de loger son attaque.
La marche à dextre ou
à senestre
La marche à dextre ou à senestre consiste
à déplacer les pieds l'un après l'autre soit vers
la droite, soit vers la gauche sans que jamais ceux-ci ne se croisent.
Cette forme de marche permet de se déplacer en arc de cercle
et sera préférée aux passes à dextre ou
à senestre, en particulier, lorsque le combattant est équipé
de genouillères à aileron.
La retraite
La retraite est réalisée par le déplacement
arrière du pied arrière (semelle 1) jusqu'à la
semelle 2, puis du pied avant (semelle 3) jusquà la semelle 4
sans que ce dernier ne se colle au précédent.
Dans la retraite, lors de la pause du pied avant, c'est le talon qui
doit toucher le sol en premier.
La retraite par alternance
Ce déplacement est réalisé en passant
le pied avant (semelle 1) derrière le pied arrière comme
le montre la semelle 2 avec un changement de placement du bassin en
prenant comme pivot le pied arrière de la semelle 3 à
la semelle 4.
La retraite inversée
Cette retraite s'exécute en rapprochant le pied
avant du pied arrière puis déplacer le pied arrière.
Cette action permet d'éviter une attaque à la jambe. Elle
sera conjuguée avec une action de pointe vers la figure de l'adversaire
sous forme d'un arrêt.
La Passe-avant
La passe-avant est réalisée par le déplacement
avant du pied arrière qui se place devant le pied avant, puis
du pied avant qui reprend sa place devant le pied arrière afin
de retrouver la garde de départ.
La Passe-arrière
La passe arrière est réalisée par
le déplacement arrière du pied avant qui se place derrière
le pied arrière, puis du pied arrière qui reprend sa place
derrière le pied avant afin de retrouver la garde de départ.
La Passe à dextre ou à
senestre
La passe dextre (à droite) ou senestre (à
gauche) s'exécute depuis la position de garde en déplaçant
latéralement en croisant devant ou derrière, la jambe
tout en restant face à son adversaire.
Les voltes et les contre-voltes
Les voltes et les contre-voltes sont des mouvements de
pivotements sur un pied. Dans la volte, le pied gauche sert de pivot
et dans la contre-volte, le pied droit joue ce rôle. Avec une
volte ou une contre-volte, il est possible par exemple de réaliser
un quart de tour, un demi tour ou un tour complet. Ces mouvements permettent
de se dégager et de prendre de la distance par rapport à
l'adversaire ou dans un combat à deux contre un, de gagner le
second adversaire après avoir esquivé ou paré l'attaque
du premier.
La volte dun quart de tour
Cette volte se réalise depuis la garde de la
couronne. Placer le pied gauche derrière le pied droit ( semelle
1 en 2 ) et pivoter sur la plante du pied gauche (de 2 à 3).
Ceci entraîne un changement de garde, le pied allant se placer
sur la semelle 5. Le mouvement global a permis en déplacement
dun quart de tour vers la droite.
Pour faciliter l'apprentissage de la volte au départ, prendre
appui sur le bras ou l'arme adverse comme après avoir paré
dans la ligne de quarte ou de prime.
La contre-volte
La contre-volte se réalise depuis la garde de
la couronne. Avancer le pied gauche devant le pied droit et pivoter
sur la plante du pied droit. Ceci entraîne un changement de garde.
Comme dans l'apprentissage de la volte, au départ prendre appui
sur le bras ou l'arme adverse après avoir paré dans la
ligne de tierce ou de seconde. Dans son ensemble, le mouvement réalisé
est d'un quart de tour vers la gauche.
La demie fente avant ou latérale
En escrime médiévale, la fente n'a pas
l'envergure d'une fente d'escrime d'estoc ; il lui est préféré
la demi-fente. La raison ne semble pas être la méconnaissance
du mouvement, mais son inutilité. En effet, les actions sont
plutôt des coups de taille donc la puissance des jambes n'est
pas utilisée comme dans une escrime destoc où les coups
ne sont portés qu'avec les jambes.
Par ailleurs, l'élévation du centre de
gravité par le moment d'inertie de l'arme et par le poids de
l'amure augmente le risque de déséquilibre dans un mouvement
telle que la fente.
La demie-fente est un mouvement légèrement
plus grand que la marche, mais avec un déséquilibre moins
important que dans la fente.
Ce dernier déplacement consiste
depuis la position de garde à porter vivement la jambe en avant
ou sur le coté seule la jambe avant se déplace, le pied
arrière restant à plat au sol et en pliant la jambe avant.
La tenue de l'arme
Comme son nom l'indique, l'épée à deux mains est
généralement tenue avec les deux mains, mais aussi avec
une seule. La manière de la tenir variera selon le type de coups
portés à l'adversaire.
Avant de parler de la tenue de l'arme, il nous faut aborder les différentes
parties de l'arme et de leurs utilités.
L'épée comprend : le pommeau, la fusée ou la poignée,
la garde et ses quillons et la lame. L'extrémité de la
lame est appelée la pointe.
La lame se divise en trois parties sensiblement égales.
Près de la garde, le premier tiers est appelé le fort.
C'est avec cette partie que les parades sont réalisées.
A l'opposée, se trouve la partie appelée le faible avec
laquelle sont les coups de taille sont donnés. Ici, il faut distinguer
les coups réalisés avec le tranchant inférieur
dénomé vrai tranchant, ou le tranchant supérieur
dénomé le faux tranchant ou contre tranchant.
Enfin, le tiers du milieu appellé le moyen, il est utilisé
pour les actions au fer.
1 La tenue pour les coups de taille
La main droite est placée sur la fusée
près de la garde. Le pouce rejoint l'index de façon à
former un anneau au tour de la poignée. La main gauche est placée
sous la main droite, le pouce rejoignant l'index de la main gauche.
2 La tenue pour les coups de contre taille et pour les
parades
Dans les coups de contre taille, il est parfois nécessaire
de mettre le pouce de la main droite sur le plat de la lame. Ceci permet
la présentation du contre tranchant et son utilisation.
En ce qui concerne les parades, la tenue de l'arme permet
de résoudre la polémique entre la parade du plat et la
parade du tranchant.
La parade doit être réalisée par
l'opposition du pouce qui bio-mécaniquement est la seule position
de la main qui donne de l'efficacité au mouvement.
Parer avec le tranchant entraîne une détérioration
du fil de la lame ce qui nécessite que la parade soit réalisée
avec le plat de la lame et avec son fort.
Ainsi, lors d'une parade, l'épée est tenue
le pouce sur le plat de la lame. Au cas où le pouce ne serait
pas sur le plat, c'est le tranchant qui se présente à
la lame de l'adveraire....
3 La tenue pour les coups d'estoc
La position de la main gauche est modifiée, à
savoir qu'elle empaume le pommeau de l'épée afin de donner
plus d'autorité et de précision au coup de pointe.
4 La tenue de l'arme à une main
Cette tenue reste très occasionnelle et sera utilisée
pour permettre un saisissement de l'arme adverse ou un désarmement
ou encore une technique de corps à corps. Afin d'offrir la meilleure
résistance avec la lame, le pouce est appuyé sur la poignée
en opposition au coup porté sur la lame par l'adversaire.
5 Autres particularités dans la tenue de l'arme
Dans les enveloppements ou afin d'éviter un désarmement
par crochetage de la garde, il est parfois souhaitable de mettre l'index
devant la garde.
Dans les parades, en mettant les pouces en opposition
aux coups, l'efficacité de celle-ci et la sécurité
sont augmentées.
Afin de faciliter le passage de l'épée
dans les mouvements qui nécessitent le croisement des bras, il
faut prendre l'habitude de maintenir l'épée dans les deux
anneaux que forment le pouce et l'index, les autres doigts servant à
orienter l'épée.
Se crisper en permanence sur la poignée de l'épée
est très fatigant ; il faut au contraire relâcher les muscles
et ne serrer la poignée qu'au moment d'une frappe ou d'un choc
avec la lame adverse.
Les gardes
L'étude des textes anciens montre qu'il existe de nombreuses
gardes, chaque maître s'attachant à rechercher la meilleure
: celle qui lui permettra d'être infaillible.
Toutes ces gardes ne sont pas réellement neutres, elles facilitent
ou les actions offensives ou les actions défensives. Certaines
sont des menaces, voire des invites.
Il existe des gardes principales et des gardes secondaires
ou occasionnelles. Sans compter les variantes qui naissent, soit par
le placement de l'arme plus ou moins haut, soit par son orientation,
soit par l'inversion de main; autant d'éléments qui multiplient
le nombre de gardes.
Dans le combat, le rôle des gardes est important
et multiple, elles sont à la fois :
une position permettant l'observation et la récupération.
une position ayant pour objet la défensive par la fermeture d'une
ligne d'attaque, action éminemment stratégique car chaque
ligne fermée ouvre les autre lignes et constitue une invite pour
l'adversaire.
une position préparant l'attaque, certaines favorisent un type
d'attaque et ou menacent directement ou indirectement une cible.
La gardes n'est jamais une position d'attente statique. Elle n'est qu'un
passage préparant l'action qui sera menée et elle possède
une fonction hautement stratégique.
Il est possible de classer les gardes en fonction d'une escrime à
dominante de taille ou d'une escrime à dominante d'estoc, sachant
qu'une escrime de taille n'interdit pas les actions d'estoc qu'une escrime
d'estoc n'exclut pas les coups de taille.
1) Caractéristiques des gardes
Dans ce paragraphe, sont présentées les
caractéristiques communes des différentes gardes qui sont
actuellement recensées. Chaque fois qu'une modification s'avérera
utile, elle sera signalée.
Les pieds sont à plat. Ils sont écartés
d'environ la largeur des épaules. Pour un bon équilibre,
il faut veiller à une petite flexion des jambes sans exagération.
Le poids du corps est réparti sur les deux jambes de façon
égale.
Remarque : en armure, il peut être intéressant
de déplacer le centre de gravité vers l'arrière
afin de garder son équilibre.
Le buste est en aucun cas penché vers l'avant.
Une position à l'aplomb, voire légèrement en retrait,
est préférable car il est important d'offrir le moins
de cible à l'adversaire.
Il est important d'avoir un bon placement du bassin :
le dos et les fesses étant dans le prolongement l'un de l'autre.
Les bras sont gardés au plus près du corps
afin de donner le plus d'efficacité aux plates de protections
et d'offrir le moins de cible aux coups de l'adversaire.
La tête est tournée vers l'adversaire. Le
regard est posé sur lui de façon à avoir une vision
périphérique (une vision d'ensemble) et non sur un point
spécifique.
Les noms qui ont été donné aux gardes
viennent de la traduction des textes originaux italiens ou allemands,
ils ont été choisis ou gardés en fonction de l'intérêt
pédagogique par l'image qu'ils suscitent.
2) Les gardes en escrime de taille
Parmis ces gardes, huit peuvent être différenciées
car elles sont utilisables en défense en qualité de parade
; de ce fait, elles sont qualifiées de «principales».
Les autres doivent être considérées en tant que
des menaces et constituent des gardes dites occasionnelles. Elles sont
qualifiées de «secondaires». Ces gardes sont donnée
à dextre ou à senestre généralement dans
une position dite «naturelle», car les avant-bras ne se
croisent pas. Pour certaines de ces gardes, la position senestre ou
dextre nécessite le croisement des avant-bras ; la position est
dite croisée.
A) les gardes principales
La Couronne
la garde de la couronne est appelée moyenne par
certains auteurs. D'autres l'appellent : «la garde affrontée,
car le combattant présente son front».
De toutes les gardes, elle est la plus naturelle et la moins fatigante.
Elle permet la récupération après une passe d'armes
longue.
Elle défend contre les coups de taille la figure
senestre et le ventre ; par contre, elle ouvre le côté
dextre et constitue une invite pour les cibles à dextre : la
figure, le flanc, le bras et la jambe avant.
Pour un droitier, cette garde se prend de la manière suivante
:
Le pied droit est placé devant et dirigé vers l'adversaire.
Le pied gauche est pratiquement perpendiculaire au pied droit.
Les bras sont fléchis de façon à
ce que la main droite en supination soit au dessus de la ceinture et
que la main gauche en pronation soit au dessous.
Vue de face, la pointe de l'arme sera légèrement
en dedans. La lame est en diagonale.
Le défaut à éviter serait davoir
la pointe de larme «dehors».
La garde courte
La garde courte est parfois appelée «la
garde adossée» car le dos est présenté à
l'adversaire ou encore garde fermée.
Elle défend la figure dextre et le flanc. A l'inverse de la garde
de la Couronne, elle laisse dégagé le côté
senestre : figure senestre, ventre et jambe avant.
Pour un droitier, cette garde se prend de la manière
suivante :
Le pied gauche est placé devant et dirigé
vers l'adversaire. Le pied droit lui est perpendiculaire au pied gauche.
Les bras sont fléchis de façon à
ce que la main droite en pronation soit au dessus de la ceinture et
que la main gauche en supination soit au dessous. Du fait de la pronation
de la droite, cette garde n'est pas ressentie comme naturelle.
La lame est présentée de façon à
ce que la pointe (l'estoc) menace l'adversaire. Vue de face, la pointe
de l'arme sera légèrement en dedans. La lame sera en diagonale.
La pointe est sensiblement à la hauteur des yeux .
Le défaut à éviter serait d'avoir
la pointe de l'arme «dehors».
La Dent du sanglier
La garde du sanglier protège la jambe avant à
senestre et laisse libre la jambe avant à dextre et les cibles
hautes qui seront défendues par des actions d'interception appelées
«Coup d'interception».
Pour un droitier, cette garde se prend de la façon suivante :
Le pied droit est devant et dirigé vers l'adversaire.
Le pied gauche se place pratiquement à angle droit par rapport
au pied droit.
La main droite est en supination et se place sous la ceinture. La main
gauche est en pronation et se trouve au niveau de la ceinture.
La lame est dirigée vers le sol, elle peut le toucher éventuellement
ce qui facilite la récupération.
La Porte de fer
La garde de la porte de fer défend la jambe avant
à dextre. Elle provoque des attaques adverses dirigées,
soit vers les parties supérieures du corps, soit vers la jambe
avant à senestre.
Pour un droitier, cette garde se prend de la manière suivante
:
Le pied gauche est en avant et dirigé vers l'adversaire.
Le pied droit est pratiquement perpendiculaire au pied gauche.
Cependant, la jambe droite reste légèrement en extension.
La main droite en pronation est au dessous de la ceinture et la main
gauche en supination est au dessus. La lame peut être soit en
protection de la jambe avant soit pratiquement est parallèle
à la jambe droite.
Une variante en est la «demie Porte de fer».
Elle se prend depuis la garde précédente
en mettant le pied droit en avant et le pied gauche en arrière.
Ce changement de pieds ne modifie en rien le placement
de la lame. Celle-ci reste sur le côté droit en protection
de la jambe.
La Fenestre senestre
La garde de la fenêtre senestre ferme la ligne
du dessus et protège la tête et les épaules des
coups de tranchant donnés par des brisés. Elle facilite
les attaques par couronné revers.
Pour un droitier, cette garde se prend de la manière suivante
:
Le pied gauche est devant et placé perpendiculairement
au pied droit.
Pour le buste, il est préférable de prendre
une position à l'aplomb sans retrait car cela nuit à son
efficacité en tant que parade.
La lame est au dessus de la tête pratiquement parallèle
à la ligne des épaules. La pointe est dirigée à
droite. Elle peut être légèrement plus basse que
la main droite. Les bras sont fléchis et tirés vers la
gauche afin de dégager complètement le visage.
La Fenestre dextre
La garde de la fenestre dextre comme la précédente
ferme la ligne du dessus et protège la tête et les épaules
des coups de tranchant donnés par des attaques par brisés.
Elle facilite les attaques par couronné avers.
Pour un droitier, cette garde se prend de la manière suivante
:
Le pied gauche est dirigé vers l'adversaire et
le droit est pratiquement perpendiculaire au pied gauche.
Pour le buste, nous préférons une position
à l'aplomb sans retrait, car cela nuirait à l'efficacité
en tant que parade. La lame est au dessus de la tête pratiquement
parallèle à la ligne des épaules.
La pointe est dirigée vers la gauche. Elle peut
être légèrement plus basse que la main droite. Les
bras sont fléchis et tirés vers la droite afin de dégager
complètement le visage. Les avant-bras se croisent.
La garde de la Barrière
La garde de la barrière à dextre ou à
senestre se prend aisément depuis celle de la fenestre dextre
ou senestre, il suffit pour cela de positionner la lame en oblique,
la pointe vers le sol. Cette dernière pourra être légèrement
dirigée vers l'avant.
Elle offre une protection pour le ventre et les jambes à senestre
et pour le flanc et les jambes à dextre.
3) Les gardes secondaires
La Queue tendue
Cette garde favorise toutes les attaques par moulinets
horizontaux, sans pour autant interdire les actions par moulinet verticaux.
Cependant, elle ne permet pas aisément la prise de parades. Elle
peut être réalisée à dextre comme à
senestre, dans cette dernière, les avant-bras seront croisés.
Pour un droitier et à dextre, cette garde se prend de la manière
suivante :
Le pied gauche est devant et dirigé vers l'adversaire.
Le pied droit est pratiquement perpendiculaire au pied gauche.
Les bras sont tendus en arrière. La main droite
est légèrement au dessous de la ceinture et la main gauche
au dessus. Cette position des mains est dictée par l'utilisation
des gantelets. En absence de gantelet , la position des mains pourra
être plus haute.
Cette garde est utilisée pour cacher son arme
le plus longtemps à la vue de son adversaire et de retarder sa
perception du départ de l'attaque.
La Garde de la Dame
La garde de la dame se prend avec le pied gauche en avant
et le pied droit en arrière. L'arme repose sur l'épaule
droite la pointe dirigée vers le sol . L'avant-bras gauche est
à hauteur du front afin de ne pas gêner la vision.
Cette garde peut servir de parade sur une action adverse qui se termine
dans le dos, mais aussi d'armement pour une attaque par brisé.
Cette garde peut être prise à dextre comme à senestre,
la position des avant-bras reste assez naturelle.
La Garde de la Reine
Cette garde est une variante de la précédente.
L'épée est sur l'épaule droite, mais la pointe
dirigée vers la gauche. L'avant bras gauche est contre la poitrine
afin de dégager la vision.
Cette garde est une véritable provocation. Elle
permet aussi des attaques avec une forte inertie par des couronnés
à la figure.
Cette garde peut être prise à dextre comme
senestre, la position des avant-bras reste naturelle.
La garde du Faucon
Cette garde est aussi appelée garde haute ou
la garde du toit. Elle prépare les attaques par brisés.
Elle peut constituer une invite à un coup d'estoc qui sera paré
par une attaque au fer réalisé par brisé dextre
ou senestre.
Dans cette garde, la position des pieds n'est pas essentielle.
Les mains sont levées au dessus de la tête
le plus haut possible. Cependant les bras restent fléchis.
B) Les gardes en escrime destoc
La garde longue
La garde longue permet de garder l'adversaire à
grande distance en le menaçant le visage de la pointe de l'arme.
Cette garde est pratiquement identique à celle de la couronne
pour la position générale du corps.
Seule la lame est présentée de façon
à ce que la pointe (l'estoc) menace l'adversaire. La pointe est
à la hauteur des yeux. Les bras sont tendus vers l'avant. La
main gauche empaume le pommeau.
La garde de l'encoignure
Cette garde d'estoc permet de maintenir à distance
l'adversaire en le menaçant de la pointe à hauteur du
cou. Cette garde est très utile lorsque vous êtes acculé
dans un angle.
Dans sa position générale, cette garde diffère
peu de la couronne, sauf dans la présentation de la lame et dans
la position des mains.
Les bras sont plus ou moins fléchis de façon
à ce que les mains soient relativement près du visage.
La lame est alors orientée vers le visage de l'adversaire.
La garde du boeuf senestre
Cette garde permet de menacer le visage de l'adversaire
de la pointe de l'arme. Elle est identique dans sa forme générale,
à la garde de la fenêtre gauche mais la lame est présentée
de façon à ce que la pointe (l'estoc) menace l'adversaire
au niveau des yeux.
La garde du boeuf à dextre
Cette garde permet de menacer le visage de l'adversaire
de la pointe de l'arme. Elle est identique, dans sa forme générale,
à la garde de la fenêtre droite, mais la lame est présentée
de façon à ce que la pointe (l'estoc) menace l'adversaire
au niveau des yeux.
La garde de la Charrue
La garde de la charrue peut être prise à
dextre ou senestre. A dextre, elle est assez proche de la garde courte
de taille, sauf dans la direction de la lame qui est horizontale, la
pointe menaçant l'adversaire.
Les attaques simples
Les attaques simples peuvent se distinguer par la
cible à atteindre. Le diagramme des sept épées
de Filipo Vadi donne un aperçu de ces différentes cibles.
Ainsi, il est possible de distinguer :
la figure dextre ou senestre,
les épaules et les bras,
les jambes,
le pal,
et la tête ou le chef ne figure pas sur ce diagramme.
Mais, il est possible de les différencier par
la manière de porter le coup : soit un coup de taille, soit un
coup d'estoc.
Les attaques simples de taille
Les attaques par coup de taille sont réalisées
de deux façons : soit par des coups de tranchants, soit par des
coups de contre tranchant ou faux tranchant.
Les attaques par coups de tailles sont divisées
en 2 catégories :
les moulinets verticaux,
les moulinets horizontaux,
Parmi ces attaques, certaines sont réalisables avec le tranchant,
d'autres avec le contre tranchant et quelques unes avec les deux.
A) Les moulinets verticaux
Dans ce type de moulinets, 3 sens de mouvements sont
à prendre en compte :
ceux qui vont du haut vers le bas : les taillants et les martels
ceux qui vont du bas vers le haut : les contre-taillants
ceux qui vont de dextre à senestre ou de senestre à dextre
: les coups tordus
1) Les taillants
Le taillant est un moulinet horizontal exécuté du haut
vers le bas avec le tranchant de la lame. Cette action utilise le moment
d'inertie de l'arme pour augmenter la force d'impact.
Les cibles principales sont les épaules, les figures et les avant
bras. Le sommet du crâne n'est que difficilement une cible, car
la forme plus ou moins conique du casque ou du heaume risque de dévier
le coup.
Les taillants sont réalisés avec un grand
armé du bras d'arme, c'est à dire que le bras décrit
pratiquement un cercle complet.
a) Le taillant dextre
Dans ce taillant, l'armement se fait par votre côté
droit (dextre) comme le montre l'illustration extraite du Talhofer de
1467. La cible sera plutôt le côté droit de l'adversaire
(épaule droite, figure droite). Et non les cibles gauches, car
dans ce cas, vous êtes exposés aux coups de votre adversaire.
Alors qu'en croisant votre attaque, vous vous protégez quelque
peu de l'action adverse.
Depuis la garde de la courte, orientez la pointe de l'arme vers le sol
pour la remonter par un moulinet vertical. Le coup sera accompagné
d'un déplacement du pied droit vers l'avant.
b) Le taillant senestre
L'armement de ce taillant se fait par la gauche. Depuis
la garde de la couronne, basculez l'épée vers la gauche
en croisant les avant-bras, puis armez par un moulinet vertical. La
cible sera de préférence, le côté gauche
de l'adversaire (épaule gauche, figure gauche).
Le coup sera accompagné d'un déplacement
du pied gauche vers lavant.
2) Les martels
Ce coup rappelle en quelque sorte, celui d'un marteau.
C'est un coup de tranchant réalisé avec un petit armé,
c'est à dire que le bras d'armes remonte au niveau de l'épaule.
a) Le martel dextre
Le martel dextre est une attaque de taille réalisée
depuis la garde de la dame à dextre la cible est l'épaule
gauche de l'adversaire. Le coup sera accompagné d'un déplacement
du pied droit vers lavant.
b) Le martel senestre
Le martel senestre est une attaque de taille réalisée
depuis la garde de la dame à senestre la cible est l'épaule
droite de l'adversaire. Le coup sera accompagné d'un déplacement
du pied gauche vers l'avant.
c) Le martel au chef
Bien que la tête en elle même ne soit pas
donnée comme cible dans de nombreux diagrammes, le martel au
chef est conservé cette action est réalisée depuis
la garde du faucon.
3) Les contre-taillants
Les contre-taillants dextre et senestre sont des moulinets
verticaux allant du bas vers le haut. Ils sont utilisés pour
les cibles telles que le pal, le buste ou les avancées (jambes
et avant bras). Ils permettent les coups d'interception qui sont des
actions effectuées sur la lame de l'adversaire.
Les contre-taillants peuvent être réalisés
:
soit avec le tranchant de la lame, les cibles seront plutôt basses,
soit avec le contre-tranchant, les cibles seront plutôt hautes.
a) Le contre-taillant dextre
Cette action est une attaque du bas vers le haut dont l'armement se
fait par le côté droit (dextre). Sa réalisation
est assez difficile, car le mouvement est peu naturel bien quil permette
la réalisation d'un coup d'interception assez efficace. Les cibles,
contrairement au taillant, ne sont pas croisées, donc elles seront
sur la gauche de l'adversaire.
b) Le contre-taillant senestre
Dans cette attaque du bas vers le haut, l'armement se
fait par le côté gauche (senestre). Comme précédemment,
les cibles ne sont pas croisées, elles seront sur la droite de
l'adversaire.
4) Les coups tordus
Ceux-ci sont des moulinets verticaux qui vont de dextre
à senestre ou inversement. Ils sont réalisés avec
le contre-tranchant de la lame. Ils sont particulièrement efficaces
en riposte après les parades de la barrière.
B) Les moulinets horizontaux
Les moulinets horizontaux ont pour cible : la figure,
les flancs ou les jambes.
3 types dattaques sont distinguées :
les couronnés
le revers et lavers
les coups de travers .
1) les couronnés
L'armement est réalisé par un grand cercle passant au
dessus de la tête. Le mouvement est dit dextre lorsqu'il est inverse
au sens des aiguilles d'une montre. Il est dit senestre lorsque celui-ci
va dans le même sens. Les gardes qui permettent de générer
ces mouvements sont les 2 gardes de la fenêtre.
2) le revers et lavers
Ces attaques sont portées avec le tranchant de
la lame généralement à la figure de l'adversaire.
Si elles sont réalisées depuis la garde de la reine à
dextre elles prennent le noms d'avers et de revers dans le cas où
elles le sont depuis la garde de la reine à senestre. Ces attaques
sont exécutées avec un petit armé.
3) le coup de travers
C'est un mouvement ressemblant au couronné mais
exécuté les bras pratiquement tendus devant soi.
Les attaques simples d'estoc
Les attaques d'estoc sont réalisées avec
la pointe de l'épée. Elles sont dirigées vers les
cibles suivantes : la face, la gorge ou vers tout défaut de la
cuirasse de l'adversaire. Les attaques d'estoc peuvent réalisées
directement ou bien par un mouvement indirect qui pour but d'éviter
la lame adverse.
A) Le coup de la colère
Le coup de la colère est un coup de pointe directe.
Il est réalisée par l'allongement des bras puis suivi
d'un déplacement vers l'avant en allant le plus droit vers la
cible.
Le coup de la colère nécessite de prendre
une des gardes du boeuf. Ce qui implique d'avoir les bras au dessus
de la tête et la pointe lègèrement plus basse que
les mains. Puis en allongeant les bras, il faut réaliser le déplacement
vers l'avant soit par une demie fente soit par une marche..
Cette attaque peut être renforcée par une
attaque au fer ou par une prise de fer.
B) Le coup bigle
Attaque par un coup de point effectué par un mouvement
hélicoïdal qui permet de passer de la garde du boeuf à
dextre à la garde du boeuf à senestre ou inversement.
Cette attaque permet d'attaquer l'adversaire alors que celui-ci se trouve
dans la même garde que soit. Il est réalisé en heurtant
la lame adverse.
C) Le dégagement
Dans cette attaque, la pointe de votre propre lame contourne
la lame adverse en passant autour de la garde adverse. Vous réalisez
ce contournement tout en allongeant les bras, puis en exécutant
un déplacement vers l'avant. Si la lame adverse est haute, le
dégagement se fait en passant dessous la lame adverse ; si cette
dernière est basse, le dégagement s'effectue en passant
au dessus de celle-ci.
Les préparations
d'attaque
Séparer les préparations d'attaque de l'attaque elle-même
n'est pas toujours simple, car parfois elles sont si imbriquées
dans l'attaque qu'il est difficile de les distinguer en tant que telles.
Une préparation est une action exécutée avec les
jambes ou avec l'arme qui a pour but de renforcer l'attaque finale.
Dans ce chapitre, nous ne présenterons que les préparations
réalisées avec la lame, les préparations de jambes
ayant été implicitement vues dans le chapitre sur les
déplacements.
A) Les attaques au fer :
Les attaques au fer sont des actions qui sont réalisées
sur la lame en vue d'ébranler le fer adverse, puis de l'abandonner
afin de réaliser son attaque.
1) Le battement :
Le battement est une attaque au fer qui consiste à
frapper la lame de son adversaire.
Celui-ci doit être réalisé avec autorité
et d'une façon relativement sèche. Il est réalisé
avec le tiers moyen de la lame sur le tiers faible de la lame adverse
et par une rotation rapide des poignets soit vers la droite, soit vers
la gauche. Le tranchant de la lame vient heurter le plat de la lame
adverse.
En combat, l'objet du battement est :
soit d'ouvrir une ligne par un battement autoritaire,
soit d'obtenir une réaction rapide telle qu'un contre-battement
par battement léger,
soit de fixer les mains de l'adversaire ; dans ce cas, le battement
sera relativement léger, la fixation des mains est généralement
obtenue sur des adversaires qui savent ne pas répondre au battement.
En spectacle, le battement donne du rythme au combat,
permet d'initialiser une séquence.
2) La pression :
La pression se fait en appuyant d'une façon plus
ou moins forte un court instant le tranchant de sa lame sur le faible
de la lame adverse afin d'obtenir une réaction.
En combat, la pression n'est pas très utile car
les lames ne restent que très rarement au contact.
En spectacle, elle peut permettre l'initialisation dune
séquence.
3) Le froissement :
Le froissement consiste à frapper le fer adverse
tout en glissant du faible vers le fort. Lorsqu'il est correctement
exécuté, le froissement est une attaque au fer redoutable
qui, exécutée en combinaison avec un mouvement ellicoïdal
de la pointe, peut donner lieu au désarmement.
B) Les prises de fer :
Les prises de fer visent à maîtriser le
fer adverse tout en conservant cette maîtrise jusqu'au final de
l'action.
1) L'opposition :
L'opposition s'exerce sur le faible de la lame par une
pression assez forte faite avec le fort de la lame tout en allongeant
le bras de façon progressive et continue.
L'opposition a pour effet d'écarter la lame adverse
afin de permettre :
soit de loger une attaque d'estoc
soit de s'approcher de son adversaire.
L'opposition sera réalisée sur un mouvement en avant de
la lame adverse.
2) Le liement :
Le liement consiste à se saisir de la lame adverse
dans un ligne et de l'amener dans une ligne opposée tout en gagnant
la distance afin de porter une attaque au corps.
Il est réalisé en trois temps :
fermer la ligne dans laquelle est la lame adverse,
exercer une pression sur la lame adverse avec le fort de votre lame,
amener la lame adverse dans une ligne opposée sans que jamais
la votre ne quitte le contact du fer. Réaliser cette action en
gagnant la distance afin de porter au final une attaque au corps à
courte distance.
Nous avons quelque fois utilisé l'expression de terrassement
pour un liement qui allait d'une ligne haute vers une ligne basse et
alors qu'il était utilisé en riposte.
3) L'enveloppement :
L'enveloppement n'est réalisable que si votre
adversaire vous menace de la pointe de son arme à hauteur des
yeux. Ces bras doivent être légèrement tendus et
son arme tenue avec fermeté.
Il consiste en un mouvement circulaire qui prend le fer
adverse dans une ligne et le ramène dans la même ligne
de départ. Le contact avec le fort de votre lame doit être
constant. Vous réaliserez un déplacement vers l'avant
afin de gagner la distance pour une attaque au corps.
Les attaques composées
Définition
Une attaque est appelée «composée» si elle
est constituée de plusieurs temps d'escrime. Le temps d'escrime
étant défini comme la durée d'une action simple.
Les actions simples qui précèdent l'attaque finale prennent
le nom de feintes. Ainsi, une feinte peut être une attaque simple,
voire un déplacement.
Considération sur les attaques composées
Un combat qui ne serait constitué que d'attaques
simples, est très risqué quant à son issue, même
pour le plus expérimenté des combattants. En effet, les
attaques simples demandent rapidité et précision dans
leurs exécutions. Elles doivent être menées au moment
le plus décisif, ce qui nécessite une grande préparation
ou un adversaire peu doué et elles représentent toujours
un risque.
Dans un combat, il est nécessaire d'étudier
le jeu de votre adversaire, de tester ses intentions et de cacher nos
propres intentions ; pour cela, nous utiliserons des feintes qui sont
des fausses attaques simples qui auront pour but de répondre
à nos interrogations et de préparer notre attaque finale
en faisant réagir l'adversaire, ce qui nous permettra d'exploiter
à notre avantage sa réaction.
Seulement, exécuter une fausse attaque est difficile
car celle-ci doit apparaître comme l'attaque pour l'adversaire,
faute de quoi notre action ne serait qu'un coup d'épée
dans leau. Mais sans pour autant trop s'engager, car cela pourrait donner
l'avantage à l'adversaire.
Dans le combat médiéval, les attaques composées
sont plutôt des actions de seconde intention.
La défense
En escrime médiévale, il existe plusieurs systèmes
de défense qui seront employés en fonction de votre adversaire
et de la stratégie que vous développez.
Pour chaque attaque, chaque botte, il existe plusieurs systèmes
de défense.
Ainsi, à longue distance, vous utiliserez un système
de défense basé :
soit sur l'attaque,
soit la rupture,
soit sur les parades.
A) Les actions basées sur l'attaque :
Attaquer sur l'attaque adverse peut être un moyen de se défendre.
Il est possible d'opposer à une attaque une attaque qui deviendra
une sorte d'attaque au fer et qui aura pour but d'intercepter la lame
adverse.
Dans ce chapitre, nous ne consacrerons pas de paragraphe
à cette manière de se défendre ; cela reviendrait
à redire ce que nous avons vu sur l'attaque simple.
Par exemple à un couronné, je peux opposer
un enlevé.
B) La rupture :
Se défendre par une rupture de l'espace de combat
apparaît souvent comme une poltronnerie, mais demande, en réalité,
une très grande maîtrise dans l'art du combat.
La défense par rupture est, selon nous, la plus
subtile puisqu'elle laisse apparemment l'initiative à l'adversaire.
Ce système utilise le principe d'offrir une cible à l'adversaire
pour la soustraire au dernier moment par une esquive, un déplacement
arrière ou latéral. Afin de porter son attaque en profitant
du déséquilibre de l'adversaire voire en en l'accentuant
par une poussée de la main ou du pied.
C) La Parade
1) Définition :
La parade est une sorte de porte que l'on ferme sur le
passage de l'attaque adverse. Il s'agit de bloquer la lame adverse au
dernier moment juste avant le coup. La parade ne doit surtout être
vue comme une action statique d'attente de l'attaque adverse, mais comme
une anticipation dynamique de celle-ci. Cette attaque est engendrée
par les différentes préparations qui ont été
réalisées, l'objectif est de décider pour l'adversaire
du moment de son attaque.
2) Les Différentes Parades :
Neuf gardes sont utilisables comme parades. Il est possible
de les classer en deux systèmes, un premier système utilisant
six gardes et un second système utilisant deux gardes du premier
système et les deux gardes restantes.
a) Le premier système
Il est constitué des gardes suivantes : la garde
de la Couronne, la garde Courte, la garde «de la dent du sanglier»,
la garde de la porte de fer et des deux gardes de la fenêtre.
La garde de la Couronne ferme la ligne de quarte. Cette
parade protège le ventre, le bras gauche et la figure gauche.
La garde courte ferme la ligne tierce et de seconde.
Elle protège le flanc, le bras droit et la figure droite.
La dent du Sanglier défend la ligne de septime.
Elle protège la jambe avant des attaques par couronnés
avers.
La garde de la porte de fer défend la ligne d'octave.
Elle protège la jambe avant des couronnés revers.
La fenêtre dextre qui correspond à la ligne
de quinte, défend des brisés la tête et les épaules.
La fenêtre senestre qui correspond aujourd'hui
à la quarte renversée est la sixte. Elle défend
les mêmes cibles que la quinte.
Dans le cas d'une riposte avec l'arme, l'utilisation
de ce système de défense engendre plutôt les actions
suivantes :
soit une riposte immédiate,
soit un liement de la lame adverse (sorte de terrassement) avant de
donner la riposte,
b ) Le second système
Il est constitué des gardes suivantes : deux gardes de la fenêtre
et deux gardes de la barrière.
La garde de la barrière à dextre correspondant
à seconde et la garde de la barrière à senestre
correspond à prime.
Dans le cas d'une riposte avec l'arme, l'utilisation
du second système permet de laisser glisser la lame adverse sur
sa propre lame.
Attention ! avant de faire glisser la lame adverse, celle-ci
doit être interceptée et stoppée.
c) la neuvième garde
La none est obtenue par la position de garde de la dame.
Ici, c'est le dos qui est protégé. Elle est souvent considérée
comme une parade de cavalier.
Remarque :
Les parades peuvent être simples ou composées
:
Une parade est dite simple si elle est réalisée
par une seule action ; elle sera dite composée si elle réalisée
par l'enchaînement de plusieurs parades simples.
3) conseils pour l'emploi d'une parade :
Les parades sont réalisées soit sans déplacement,
mais avec une opposition forte des membres supérieurs, soit coordonnées
avec un mouvement de jambe (marche, alternance, passe avant et demie-fente).
Autant, les déplacements vers l'avant sont compatibles
avec l'emploi d'une parade, autant il faut éviter les parades
sur les déplacements arrières. En effet, le déplacement
arrière diminue l'efficacité de la parade car il contrarie
l'interception de la lame adverse sauf sur un adversaire qui court sur
vous.
Dans une parade, un déplacement avant trop engagé
induit un changement de distance et le risque d'un saisissement par
l'adversaire.
Les parades se prennent bras fléchis et
non bras tendus. Dans la mesure du possible, il est préférable
d'opposer les pouces au sens de poussée de la lame adverse pour
augmenter la résistance à la pression. De même,
il faut veiller à la perpendicularité des lames au moment
de l'impact afin d'arrêter la lame de l'autre et absorber le maximum
d'énergie.
Les techniques à courte distance
Les techniques à courte distance se différencient par
la tenue et l'utilisation de l'épée.
Nous distinguerons :
la tenue de l'arme,
les gardes,
les attaques par coups de pointe,
les attaques par coups de pommeau,
les crochetages,
les saisissements de larme,
les désarmements.
La tenue de l'arme
Comme nous l'avons signalé, à courte distance la tenue
de l'arme diffère complètement. L'épée est
tenue la main droite sur la poignée, la gauche sur la lame. Mais,
la place effective des mains dans la tenue de l'arme, dépendra
directement de la garde utilisée. L'épée peut aussi
être tenue les deux mains sur la lame ou encore à une seule
main.
Les Gardes
1) La garde du petit serpent
Cette garde se prend pied gauche devant, pied droit
en arrière. La main droite est sur la poignée. La main
gauche tient le fort de la lame au tiers. Le bras gauche est tendu vers
l'adversaire. La pointe de la lame menace. L'arme est tenue horizontalement
à hauteur de la ceinture. Les pouces sont tournés vers
la pointe.
2) La garde de l'archer
Cette garde se prend pied gauche devant, pied droit en
arrière. La main droite est sur la poignée. La main gauche
tient l'arme en son milieu. Les pouces sont tournés vers la pointe
le bras gauche est plié contre la poitrine. La main gauche est
à hauteur de l'épaule, la main droite à hauteur
de la ceinture. Le bras droit est fléchi.
3) La garde de la croix
Cette garde se prend pied gauche devant, pied droit
en arrière. La main droite est sur la poignée. La lame
est tenue en son milieu par la main gauche. Les pouces sont tournés
vers la pointe. La main gauche est à hauteur du coude. Le bras
gauche est plié. La main droite est sous la ceinture. Le bras
droit est pratiquement tendu.
4) La garde de la croix bâtarde
Cette garde se prend pied devant, pied gauche en arrière.
La main droite est sur la poignée ou sur le fort de la lame la
main gauche est sur le milieu de la lame. Les pouces sont tournés
vers le pommeau. Depuis cette garde, les actions de crochetage de l'épée
et les coups de pommeau pourront être réalisés.
5) La garde du grand serpent
Dans cette garde, les pieds sont parallèles,
la main droite est sur la poignée. La gauche sur la lame en son
premier tiers. Les pouces sont tournés l'un vers l'autre. Les
bras sont fléchis et relevés au-dessus de la tête.
Ci-contre est présentée la garde haute du grand serpent.
Sur la page suivante, vous trouverez la garde basse.
6) La garde basse du grand serpent.
Cette garde est une variante de la précédente.
Les bras ne sont plus relevés au-dessus de la tête, mais
sont au niveau de la ceinture. Cette garde permet de parer les enlevés
au pal.
Depuis la garde du grand serpent, il est possible de prendre deux parades
latérales une dextre et une senestre en fermant la ligne de tierce
ou de quarte par une rotation de l'épée.
Enfin, nous compléterons les gardes du combats
à courte distance par 3 gardes du combat à longue distance.
A savoir : la garde de la couronne, la garde de l'aigle
et la garde courte qui peuvent être utilisées dans le combat
à courte distance.
Les attaques
A courte distance, les attaques sont quelque peu différentes.
Les brisés depuis la garde de l'aigle semblent toujours utilisés,
bien qu'ils soient facilement parés grâce à la garde
du grand serpent.
Les attaques spécifiques à courte distance
sont :
des crochetages,
des coups de pointe,
des saisissements de la lame,
des saisissements du bras armé,
des immobilisations de l'arme
des coups de pommeau,
des désarmements.
Les crochetages
Attaque par crochetage de dessus Dans les crochetages,
l'arme est tenue les deux mains sur la lame. Les crochetages peuvent
avoir pour cible la lame de l'adversaire Exemple : attaque sur la garde
du grand serpent ou les avancées jambes, bras, voire la tête
de l'adversaire.
Attaque par crochetage dessous
Crochetage à la tête
Crochetage à la jambe
Les coups de pointe
Les coups de pointe sont donnés comme un brisé,
mais en tenant l'arme par la lame, soit depuis la garde haute du grand
serpent, soit depuis la garde du petit serpent.
Les saisissements de l'arme
Saisissement arrière avec coup de pied
Attaque par brisé à grande distance dans
le but d'obtenir la parade du grand serpent : se saisir alors de la
lame adverse en son extrémité avec la main gauche passée
derrière l'adversaire en tirant à soi la lame et en bloquant
avec le pied l'adversaire.
Avec votre épée, vous assenez de grands coups sur la tête
de votre adversaire.
Saisissement avant croisé
Depuis la garde de la croix sur un adversaire qui est
lui même dans la garde de la croix, vous marchez vers votre adversaire,
en mettant votre lame au contact de la sienne. Vous effectuerez une
pression sur sa lame et vous vous saisirez de sa lame en effectuant
une rotation vers le haut de votre pommeau afin de pouvoir frapper votre
adversaire avec ce dernier ou avec les quillons en vous libérant
de sa lame.
Saisissements de l'arme sur la garde de la couronne
Depuis la garde de la couronne, après avoir paré
quarte, continuer à exercer une pression sur la lame adverse.
Puis, se saisir de la lame en tirant celle-ci à soi, donner un
violent coup de au niveau du genou.
Saisissement par enroulement du bras gauche
Saisir la lame de son adversaire en enroulant son bras
gauche autour de la lame et la maintenir par le quillon. De votre bras
armé, vous pourrez donner des coups de taille ou d'estoc.
Les saisissements du bras armé
Saisissement des bras armés par enroulement
Sur une action venant sur votre gauche après avoir
bloqué par une parade de quarte, saisissez-vous des bras de votre
adversaire par un enroulement du bras gauche, puis donner des coups
de taille à votre adversaire.
Immobilisation de l'arme
Sur une attaque en coup de pointe depuis la garde du
petit serpent, saisir de la main gauche l'avant-bras gauche de votre
adversaire. Placez vous derrière lui de façon à
pouvoir immobiliser avec votre jambe droite sa jambe gauche. Puis, passer
votre épée entre son bras et son épée :
en faisant levier vers l'avant, vous le ferez choir ; il est possible
de renforcer le final de cette action en accompagnant l'effet de levier
par un coup de genou.
Les saisissements arrières
Après avoir réalisé une volte ou
une contre volte, vous pouvez vous trouver dans la situation de pouvoir
vous saisir de l'un des bras de votre adversaire et de le neutraliser.
Les coups de pommeau ou de quillons
Les coups de pommeau ou de quillons sont donnés
soit après avoir immobilisé le bras armé de l'adversaire,
soit après une esquive, soit après s'être saisi
de sa lame, soit après une parade latérale depuis la garde
du grands serpent, soit après une feinte d'attaque par brisé
depuis la garde de l'aigle. Ci-contre, après une immobilisation
du bras armé adverse.
Après une esquive sur une attaque par coup de
pointe depuis la garde du petit serpent
Après une parade latérale depuis la garde du grands serpent,
Après sêtre saisi de sa lame,
Après une feinte d'attaque par coup de pointe contre une garde
du grand serpent .
Les désarmements
Les désarmements se font aussi bien à
dextre qu'à senestre. A dextre, ils sont réalisés
depuis la position de parade en garde courte sur une attaque latérale.
Faire blocage avec la main gauche de l'arme adverse au niveau de la
main adverse afin de pouvoir réaliser un enveloppement de la
lame adverse afin de se retrouver dans la position décrite sur
la gravure ci-contre. En bloquant sous le bras la lame adverse, réaliser
un mouvement violent de rotation avec les jambes et le bassin afin d'arracher
l'arme à l'adversaire. A senestre, la position de parade initiale
est la garde de la couronne.
Considérations sur le combat
Une action de combat se divise en quatre temps :
l'approche ou l'observation,
la décision motrice,
la réalisation motrice de l'action,
l'analyse du résultat.
A - L'Approche
Dans un duel, l'approche est essentielle. C'est un moment
qui est fortement chargé en communications et en contre-communications.
Chacun s'observe et essaie d'intimider l'autre, de le
tromper sur ses intentions ou sur sa manière de combattre, sur
ses objectifs.
L'enchaînement de différentes gardes en
tant que menaces associées avec différents déplacements
donne une sorte de ballet, une chorégraphie, mais celle-ci nest
pas gratuite. Son objet est d'obtenir de l'autre suffisamment d'informations
sur sa manière de combattre et sur ses intentions.
L'objectif ultime étant d'obtenir l'action qui
permettra le plus rapidement de mettre hors combat l'adversaire.
Rappel : la logique interne du combat n'est pas la mort
comme issue du combat, ni son simulacre la touche.
L'objectif est de mettre l'adversaire ou ses adversaires
hors de combat :
soit en l'immobilisant par exemple au sol,
soit en s'emparant de son arme et en immobilisant celle-ci,
soit en le désarmant,
soit en le mettant à la mercie de son arme.
Ce temps doit permettre l'évaluation du rapport de force.
Le rapport de force
Le rapport de force qui oppose deux combattants, est
la résultante des différences de taille, d'envergure,
de poids et de caractère.
La présence de l'arme permet à des combattants
de taille et de poids différents de combattre équitablement
entre eux.
En fonction de son adversaire (poids, taille, envergure
et armement, il vous faut choisir une arme et une manière de
combattre qui établiront si possible un rapport en votre faveur.
Il n'est donc pas pensable de combattre toujours de la
même façon et toujours avec la même arme.
Ainsi, un rapport de force équilibré avec
un coefficient de risque proche de 50% autorise le grand éventail
de stratégies et augmente le choix des armes.
Un rapport de force défavorable donne un coefficient
de risque supérieur à 50%. Plus ce coefficient en sera
éloigné, plus il vous vous faudra combattre avec patience
et discernement, à grande distance et en utilisant plutôt
des stratégies basées sur la rupture de la distance.
Le rapport de force favorable donne une situation confortable.
Cependant, il ne faudra pas faire perdurer le combat au risque de permettre
à l'adversaire de développer sa stratégie.
B - La décision motrice
En fonction du rapport de force, une hypothèse
motrice sera formulée et celle-ci entraînera l'action motrice.
La décision motrice doit être en adhéquation avec
le rapport de compétence et le niveau de compétence absolue
du combattant.
1) Le rapport de compétence
Le rapport de compétence est la différence
technique qui différencie deux combattants.
Ainsi, une faiblesse technique peut être comblée
par une augmentation de la distance qui aura pour effet d'augmenter
physiquement le temps d'escrime qui se définit par le temps de
réalisation d'une action simple par l'adversaire. Ainsi, plus
le temps d'escrime augmente, plus il permet au combattant novice d'accroître
son temps danalyse et de lui laisser le temps de réaction.
2) le niveau de compétence absolue
C'est le «connaît toi» de l'escrime,
la connaissance parfaite et objective de son propre niveau de compétence
et de réalisation afin de ne pas envisager une action qu'l serait
impossible de mener à son terme par méconnaissance de
l'action des manières de la contrer.
C - La réalisation motrice de l'action
Maintenant, votre action motrice va réellement
commencer. Afin d'être toujours maître de la situation,
vous devez vous imposer et toujours garder l'initiative. Même
si votre stratégie peut être qualifiée de défensive,
l'attaque de votre adversaire ne devra se déclencher qu'au moment
où vous l'avez décidé et ne doit en aucune manière
vous surprendre. Cette conservation de l'initiative est un concept très
important et que l'on retrouve dans les écrits du Moyen Age.
D - L'analyse du résultat
Si l'objectif na pas été atteint ou s'il
l'a été, il faut tout de suite analyser le pourquoi et
le comment de l'action, afin de savoir d'où provient l'éventuelle
erreur ou pour mieux se connaître en cas de réussite.
Références bibliographiques
1410 Fiore dei Liberi, Flos Duellatorum in Armis
1423 «Solothurner Fechtbuch» : Cet ouvrage Suisse Allemand
montre des combats en armure ou non à la longue épée,
à la dague et à main nue.
Hans Talhoffer : Ouvrage allemand de différentes
éditions 1443, 1449, 1459 et 1467 sur l'épée à
deux mains, l'épée et bouclier, l'épée et
pique,
1470 Codex Wallerstein : Collection de textes et d'illustrations
anonymes allemands sur l'épée longue, le sabre , la dague
et le corps à corps.
1512 Albrecht Dürer Fechtbuch : Artiste allemand
de la Renaissance - Série de dessins illustrant l'utilisation
de l'épée longue de l'épée à une
main et du corps à corps.
1516 "La Noble Science" : texte italien sur
l'utilisation de l'épée à deux mains.
1536 Achille Marozzo : Manuel descrime Italien.
1573 Henry de Sainct Didier : traité sur l'épée
seule
1598 «Paradoxes de la Défense» : Ouvrage
anglais de George Silver.
1870 Encyclopédie Médiévale de Violet
le Duc
1884 La Chevalerie de Léon Gauthier
1888 «L'escrime et les Escrimeurs» : Egerton
Castle
1888 «Archives des Maîtres d'Armes»
par Henri Daressy.
1901 Les Sports et Jeux d'exercice dans l'ancienne France
par Jean-Jules Jusserand.
Les revues «Histoire Médiévale»
et «Moyen Age».